Des mers de fûts, des peaux infinies de bois. Seul un habitat de populations microscopiques a droit de cité. Là, on y laisse le temps faire son œuvre.

Petite-fille de viticulteur, comme on les nomme ici dans la région, je ne venais en Charente que trois ou quatre fois l’an. La vieillesse et la solitude de ma grand-mère m’ont amenée à venir plus régulièrement. Ces mers de fûts m’ont portée, je m’y suis dissoute puis recomposée. Je m’y suis faite une seconde peau, une peau de bois, non une armure mais un vêtement qui protège, qui structure, qui laisse s’évaporer, fuir, voire même prendre feu. Durant le COVID, ce lieu m’appelait, je m’y réfugiais. Bergson et Bachelard s’invitaient dans mes lectures, l’oeuvre de Tomás Saraceno jouait dans mon esprit. Je rêvais à l’architecture du temps, à l’intuition du mouvement, j’étais presque fascinée. Mais j’étais également révoltée par l’invisibilité de tout ce travail d’hommes et de femmes œuvrant et opérant chaque jour au prix de leur corps, à toute cette circulation d’argent, à l’alcoolisme silencieux qui fait rage. J’ai eu envie dans ce projet de restituer quelques traits de ces émotions, de ces questions, de ces sensations.

Le projet associe photographies et performance dansée. Une écriture vidéo et sonore complète le dispositif.

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Conception et direction : Laurence Claoué
Photographies : David Pisani
Danseuse : Line-Marie Gérold

Vidéo et création sonore : Laurence Claoué

Soutiens et aides : Le Département la Charente, le Grand Cognac, la Municipalité de Châteauneuf-sur-Charente